Fongibilité
Une excellente année à toutes et à tous !
2023 s'annonce très bien puisque vous êtes désormais 290 à être inscrits sur cette liste mais 410 à ouvrir le courriel ce qui signifie que le courriel-à-oreille fonctionne bien entre collègues et au final presque 600 vues avec les vues depuis les réseaux sociaux.
Au delà des chiffres, j’ai conscience de la rareté de votre attention et c’est vraiment chouette de pouvoir semer des petites graines. Je continue donc en 2023. Allez je cède à l’aphorisme de début d’année : Ne lâchez rien de ce qui vous tient à cœur !
Initiative #réjouissante
La desserte Bouche-à-oreille de défis bibli - A suivre
Accompagné par l’agence de designers Vraiment-Vraiment, un groupe de bibliothécaires a expérimenté de nouveaux usages autour de la bibliothèque comme lieu de vie. Un défi : développer un objet favorisant la convivialité en bibliothèque.
Pourquoi ce lien ? Une fois n’est pas coutume et pour bien commencer l’année, voici un projet que j’ai accompagné pour la Métropole Européenne de Lille (je pourrai en parler des heures). Un des résultats est ce mobilier de convivialité pour les bibliothèques (conçu pendant le Covid!) dont tous les plans sont réutilisables avec condition de réciprocité (CC by-sa). L’objet commence à circuler et les retours sont plutôt très bons. Attention ce n’est que la partie émergée de l’Iceberg, d’une démarche composée de 3 défis, impliquant une vingtaine de communes et qui a produit 3 prototypes aujourd’hui déployés sur le territoire. Une démarche passionnante avec des gens brillants, coté bibliothèques comme designers. Plus d’infos par ici.
Article #inspirant
La ville stationnaire, nouvel imaginaire urbain - Reporterre
Les essayistes ne sont pas dupes : entasser des gens dans des barres d’immeubles comme après-guerre ne séduira personne. Densifier signifie donc tenir l’équilibre entre l’optimisation du foncier urbain existant — à travers la réhabilitation de friches, la chasse aux logements vacants et aux résidences secondaires ou encore la construction dans les « dents creuses » de la ville — et la densité perçue par les habitants.
Pourquoi ce lien ? Le constat est connu mais l’article propose une synthèse claire d’un essai récemment paru. Pas le choix, il faut intensifier les usages de la ville et rendre tout ça le plus habitable et le moins inégalitaire possible. Une collègue dit souvent, très justement, que 80% de la ville de 2050 est déjà là.
Le mot #stimulant Fongibilité
Définition de Fongible - CNRTL
[En matière de prêt, d'usufruit] Chose, bien fongible. Chose, bien qui peut être consommé(e) par l'usage et remplacé(e) par un(e) autre de même nature, de même qualité et en même quantité, par opposition à une chose, à un bien non fongible que l'usage laisse entier(e) et qui se restitue en nature.
Pourquoi ce lien ? Parce que je trouve très belle la définition du CNRTL, le remplacement par l’usage c’est évocateur non ? On a même un petit côté automnal dans ce mot qui fleure bon le cèpe forestier (d’où l’image ci-dessus). Sauf qu’en matière de finances publiques, la fongibilité est dite asymétrique. Le genre de jargon qui cache un vrai choix politique : celui de graver dans le marbre de la loi l’impossibilité de recruter des fonctionnaires. Car la fongibilité asymétrique, c’est le fait de faire passer des dépenses liées aux rémunérations vers d’autres dépenses ou des crédits d’investissement, mais pas l’inverse. Cela signifie, concrètement, que des crédits prévisionnels dédiés à des dépenses de personnels pourront être utilisés à d’autres fins sans que l’inverse soit possible. C’est la racine du fameux plafond d’emploi qui incite à acheter des prestations intellectuelles chez Mc Kinsey (trop souvent) plutôt que de doter l’État de compétences pérennes et indépendantes utiles aux transitions…
La source #recommandée
Au moment d’entreprendre ce travail, cela faisait déjà un moment que nous nous demandions comment documenter l’architecture vernaculaire française et, plus largement, comment représenter un territoire dans toutes ses nuances.
Pourquoi ce lien ? Parce que le projet est riche et inédit, véritable base de données cartographique des types d’habitats vernaculaires, cet atlas intéressera les professionnels de l’aménagement ou les amateurs de la France ordinaire (souvent moche ET attachante !). Initiative financée sur fonds publics, ouverte et collaborative maintenue par un couple d’artistes : Eric Tabuchi et Nelly Monnier. On se demande pourquoi les photos ne sont pas placées sous une licence de libre diffusion ce qui n’empêcherait en rien la démarche de vente des tirages proposée par ailleurs. Voici par ici pour une analyse scientifique et mise en perspective. (merci Léo)
Le #carton_rouge
le recours à l’algorithme est utilisé par les dirigeant·es de la CAF pour se défausser de la responsabilité du choix des critères de ciblage des personnes à contrôler. Ielles transforment ce choix en un problème purement technique (prédire quels sont les dossiers les plus susceptibles de présenter des irrégularités) dont la résolution relève de la responsabilité des équipes de statisticien·nes de l’institution. Seule compte alors l’efficacité de la solution proposée (la qualité de la prédiction), le fonctionnement interne de l’algorithme (les critères de ciblage) devenant un simple détail technique ne concernant pas les responsables politiques. Un directeur de la CAF peut ainsi dire publiquement: « Nous [la CAF] ne dressons pas le profil type du fraudeur. Avec le datamining, nous ne tirons pas de conclusions », omettant simplement de dire que la CAF délègue cette tâche à son algorithme.
Pourquoi ce lien ? Parce que dans cet article détaillé on retrouve toutes les dérives permises par le déficit de compréhension du numérique dans les institutions. A cet égard notons que la loi Lemaire de 2016 (très mal appliquée malgré de réjouissantes initiatives) impose une transparence sur les algorithmes surtout lorsqu’ils ont des conséquences sur les usagers des services publics. Se cacher derrière la technique pour dissimuler des choix de gouvernance ? Carton Rouge.






